Les moulins sataniques sombres

Le Guardian d'hier présente une histoire sur la honte nationale »des conditions de travail dans les usines de mode rapide de Leicester:
Andrew Bridgen, député de North West Leicestershire, a soulevé mardi une question sur l'état continu des conditions de travail dans les usines fournissant l'industrie florissante de la mode rapide au Royaume-Uni et a demandé une réunion avec le secrétaire aux affaires Kelly Tolhurst pour plus de clarté sur l'application du salaire minimum national.
On aurait pu penser que nous parlions des conditions de travail au XIXe siècle, plutôt que des opérations dans la Grande-Bretagne moderne. De nouveau au Guardian:
C'est le sale secret de Leicester », a-t-il déclaré. Ces entreprises illégales non seulement maintiennent leurs travailleurs dans des conditions misérables, mais sapent également le marché des entreprises légitimes pour gagner leur vie dans un marché très difficile. J'ai vu les bâtiments où se trouvent ces travailleurs et c'est choquant: les bâtiments sont condamnés - s'il y avait un incendie, des centaines en mourraient, et c'est la Grande-Bretagne en 2020. C'est une honte nationale. »
Des enquêtes persistantes sur l'industrie du vêtement au Royaume-Uni ont soulevé le spectre de graves abus du travail qui prospéraient dans les usines du nord-ouest de l'Angleterre en toute impunité.
En février dernier, un comité d'audit environnemental a entendu des témoignages d'abus environnementaux et de travail florissant dans l'industrie britannique de la mode. Les députés ont constaté que la loi sur l'esclavage moderne n'était pas suffisante pour arrêter l'exploitation des salaires dans les usines de vêtements du Royaume-Uni et ont émis une série de recommandations, notamment en forçant les marques à accroître la transparence de leurs chaînes d'approvisionnement. Cependant, le gouvernement a refusé de mettre en œuvre l'une des recommandations du comité, qui comprenait également des mesures visant à améliorer la durabilité environnementale et à limiter les déchets.
En novembre 2019, une enquête exploratoire sur l'industrie textile et du vêtement du Grand Manchester, qui comprenait 182 entreprises opérant dans la région, a également trouvé des preuves que les travailleurs étaient payés aussi peu que 3 à 4 £ de l'heure.
Le principal problème ici est bien sûr la pression de produire des vêtements jetables bon marché. J'ai discuté des conséquences environnementales de cette pression (voir Fast Fashion Juggernaut Rolls Along et The High Hidden Costs of Fast Fashion).
Mais la même pression contribue également aux pratiques de travail de l'industrie. De nouveau au Guardian:
L'enquête a également mis en évidence les préoccupations des petits fabricants selon lesquels ils subissaient une pression croissante de la part des grands détaillants dont les pratiques d'achat faisaient baisser les prix à des niveaux auxquels il leur était impossible de rémunérer correctement leurs travailleurs. Jerri-Lynn ici: c'est moi qui souligne.
Qu'y a-t-il à faire?
Eh bien pour commencer, le Royaume-Uni doit appliquer ses lois sur le salaire minimum. L'action de Bridgen braque les projecteurs sur l'industrie de la mode rapide.
Pourtant, comme nous le savons bien, l'appétit du gouvernement pour l'application des lois qui protègent les travailleurs n'est pas aussi fort qu'il devrait l'être.
Et la réaction du ministre du gouvernement citée par le Guardian suggère que ce n'est pas une priorité pour le gouvernement conservateur:
Hier, aux Communes, le ministre des Affaires étrangères, Kelly Tolhurst, a convenu d'une réunion pour discuter des conditions à Leicester, mais a déclaré: «C'est un secteur particulier qui a été mis en avant; il y a eu beaucoup de travail qui a été effectué par le HMRC et les agences transfrontalières - le HMRC applique le salaire vital national. »
Alors, dans un tel environnement, que peut-on faire?
Eh bien, ce que nous, les consommateurs, pouvons faire, c'est de ne pas acheter de la mode rapide. Les marchandises ont tendance à être de mauvaise qualité, elles ont une énorme empreinte environnementale et les pratiques de travail de l'industrie ne sont pas examinées de près.
Les lecteurs pourraient bien dire, tout cela est très bien, mais la mode rapide est omniprésente, alors que les produits bien fabriqués et durables ne sont pas disponibles ou ne sont disponibles qu'à un coût que beaucoup ne peuvent pas se permettre de payer.
Je ne veux pas terminer sur une note sombre. Le Evening Standard a présenté une oreillette sur l'essor des entreprises en Angleterre qui exploitent ce qui était auparavant connu sous le nom de déchets de mode - pour créer une nouvelle mode utilisable,
Comme un seul exemple:
«En fait, je sauve des jeans de la décharge pendant que nous parlons», me crie à moitié la tyliste de la mode Anna Foster depuis un entrepôt du nord de Londres.
Foster est la fondatrice du label d'upcycling ELV Denim et achète régulièrement environ 200 paires de jeans autrement indésirables, qu'elle lavera, épissurera et vendra dans sa boutique sur Shacklewell Lane ou sur Net-A-Porter . «Je recherche des paires dont je pense pouvoir faire quelque chose. Plutôt que de créer un design et de trouver du matériel pour l'accompagner, tout commence au gaspillage de quelqu'un d'autre »
Bienvenue dans le monde tendance de la «mode», où les déchets d'un homme deviennent les jeans d'un autre homme. Alimenté par l'impact environnemental des problèmes de l'industrie de la mode avec l'utilisation de produits chimiques, les émissions de carbone, la surproduction et les déchets, ELV Denim fait partie des jeunes labels activistes adoptant l'upcycling comme modèle commercial dans le but de rendre l'industrie de la mode moins de gaspillage et plus réveillé. Foster appelle son entreprise «zéro déchet»; même ses étiquettes en cuir sont des pièces détachées d'un fabricant de ceintures londoniennes.
Maintenant, bon nombre de ces opérations sont à petite échelle et leurs produits peuvent ne pas être largement disponibles. Mais ce que la norme documente, c'est l'augmentation des alternatives de mode rapide spécifiquement ciblées pour réduire le gaspillage de mode. Je n'ai inclus qu'un des nombreux exemples discutés dans le court article ;; pour ceux qui ont un intérêt, lisez l'intégralité de la pièce.
Autre motif d'optimisme modeste: comme le rapporte le Standard, certaines de ces opérations commencent à avoir un impact plus large:
De plus, ces petites marques aux chaînes d'approvisionnement prudentes et lentes commencent également à faire tourner la tête des grands détaillants d'armes à feu. Ce mois-ci, Net-A-Porter a lancé 45 marques plus durables, dont les labels d'upcycling The R Collective et Aaizél. «Le désir et le besoin de durabilité dans le domaine de la vente au détail de luxe deviennent de plus en plus apparents dans la façon dont nos clients font leurs achats», explique la directrice des achats, Elizabeth von der Goltz. «De plus en plus de marques se concentrent davantage sur le zéro déchet en utilisant des chutes pour créer des produits et en construisant des modèles commerciaux autour de l'utilisation des matériaux excédentaires qu'elles ont obtenus.»
En ce qui concerne l'attitude de l'industrie à l'égard des déchets, ce changement de perspective ne se fait pas trop tôt.
Peut-être y a-t-il un changement dans l'industrie de la mode rapide, et pas trop tôt.
L'idée de la fast fashion »est très déroutante pour un vieux codger comme moi. Dans quel monde est-il sensé de porter une ou deux fois un vêtement avant de s'en débarrasser? Je porte toujours des chemises qui appartenaient à mon père décédé il y a plus de 25 ans.
Même maintenant, j'achète des vêtements qui dureront et je les porterai jusqu'à ce qu'ils soient usés. Cela coûte un peu plus, et je comprends que tout le monde ne peut pas payer plus, mais il existe des options qui ne sont pas plus chères et qui dureront beaucoup plus longtemps qu'un ou deux vêtements.
IMNSHO, la mode rapide est un con basé sur le consumérisme pour amener les gens à acheter des vêtements plus souvent que nécessaire. C'est dans le même domaine que l'obsolescence planifiée et la crapification générale de tout.