De l'Italie à l'agriculture mondialisée

Depuis le début de la crise, l’économie brésilienne apparaît de plus en plus fragilisée, fragilisation renforcée par une corruption vis-à-vis de laquelle la Présidente Dilma Youssef essaie de lutter. Outre la forte diminution des exportations de produits industriels qui a contribué à l’érosion du solde excédentaire de la balance commerciale, la baisse des prix des matières premières échangées a également oeuvré à la dégradation des comptes extérieurs. Le cours du soja est en effet situé sur un trend descendant depuis 2012 (voir graphique). Constat auquel il faut ajouter les effets engendrés par l’élévation du niveau de vie des brésiliens qui se traduit par une croissance des importations de produits manufacturés, l’industrie locale n’étant pas en mesure de répondre à ce surcroît de demande. Les surplus commerciaux accumulés ces dernières années n’ont manifestement pas été utilisés pour muscler l’industrie. Le prix du blé dur a fortement augmenté à l’automne 2014, passant de 305 €/t le 1er septembre à 420 €/t le 18 novembre1. Fin novembre, la cotation du blé dur a légèrement reculé avant de remonter début décembre (415 €/t le 8 décembre 2014). En moyenne mensuelle, le prix du blé dur Eure/Eure-et-Loir atteint 413€/t en novembre 2014. Il n’avait pas été aussi élevé depuis la campagne 2007/2008. A cette période, l’ensemble des prix des matières premières agricoles avait connu une forte hausse et le prix du blé dur Eure/Eure-et-Loir avait atteint plus de 450 €/t en janvier 2008. Cette hausse est à mettre en relation avec la diminution de la production mondiale de blé dur, en particulier pour les grains de haute qualité et des stocks mondiaux historiquement bas. Alors que la production globale de céréales en France progresse en 2014, celle de blé dur diminue nettement. Avec 1,5 million de tonnes, la récolte 2014 est de 31 % inférieure à la moyenne quinquennale en raison de la réduction des surfaces, qui passent en 2014 sous la barre des 300 000 ha (contre 423 000 ha pour la moyenne 2009-2013). Selon le SSP, cette tendance est due à un rapport de prix défavorable entre le blé tendre et le blé dur qui a « peu incité les agriculteurs à choisir le blé dur dont les rendements sont moins élevés que ceux du blé tendre »2. La revalorisation des prix pourrait permettre une augmentation des surfaces en blé dur ce que confirment les premières estimations de semis du SSP. Ainsi, la sole de blé dur pour 2015 en France augmenterait de 10 % par rapport à 2014. Cependant, les surfaces semées resteraient 20 % inférieures à la moyenne 2010/2014. Selon Terre-net.fr « les producteurs restent prudents face aux problèmes récurrents de qualité et de rentabilité hétérogène face au blé tendre ». D’ailleurs, en 2014, la production française de blé dur, tout comme celle de blé tendre, a connu des problèmes de qualité (proportion de grains germés, mouchetés ou fusariés plus élevée dans certaines régions). Les surfaces pourraient donc rester faibles, d’autant plus que le blé tendre et le blé dur sont considérés comme une même espèce dans le cadre de la mesure de la diversité des assolements dans la nouvelle PAC 2015. Face aux difficultés de la filière blé dur en France, le Conseil céréales de FranceAgriMer de novembre 2014 a décidé la mise en place d'un plan de trois ans, intégré au plan stratégique de la filière céréalière à l'horizon 2025, pour la relance de la production. Il prévoit une aide couplée dans la nouvelle PAC et une enveloppe de 7 millions d’euros qui sera affectée à la production de blé dur dans les zones traditionnelles, le Nord Loire en étant exclu. Ce plan de relance et les prix élevés suffiront-ils à relancer la production de blé dur en France alors que les incitations de la PAC, la technicité requise et les questions récurrentes de qualité semblent défavorables ? Rien n’est moins sûr dans un contexte de recul des surfaces dans d’autres grands pays producteurs. Source: http://www.seminaireitalie.com