Pour le meilleur et pour le pire : la croissance

Le mois dernier, je suis allé à Dubaï pour assister à un séminaire sur la croissance. Si je n'ai pas autant profité de la ville que je l'aurais voulu, j'ai été en revanche fasciné par le séminaire en lui-même. Non seulement pour son cadre (tout simplement extraordinaire), mais également (et ce fut une surprise) pour le contenu des interventions. Car il ne s'agissait pas ici de débattre sur le moyen de réamorcer la croissance, mais plutôt de comprendre pourquoi cette dernière est un besoin fondamental pour notre avenir. Notre niveau de vie s'est sensiblement amélioré depuis le XIXe siècle - tout particulièrement en Occident. Nombreux sont ceux qui, aujourd'hui, remettent donc en cause le fait que notre société ait toujours un réel besoin d'entretenir cette croissance. Il y a là une confusion profonde. Ces personnes associent la croissance au matérialisme, au problème de l’obésité, à la montée de l'obsolescence et de l'oniomanie. Pourtant, non seulement la croissance n'est pas responsable de ces fléaux (autant accuser un cheval d'être suivi par des mouches), mais il faut aussi rappeler que sans croissance, il nous faudrait aussi renoncer aux soins médicaux, à l'instruction, aux congés annuels. Il est peut-être utile de rappeler que c’est la croissance qui nous a donné l'opportunité de travailler moins (trois fois moins qu'il y a un siècle) ; que c’est la croissance aussi qui a permis de faire reculer la mortalité infantile à ce point ; et que c'est grâce à elle que la redistribution a été rendue possible grâce aux impôts. Considérer la croissance comme une finalité en soi est une aberration : c'est ce que cette croissance permet à la société de faire qui est important. Et en la matière, le libre-arbitre a un rôle essentiel. Le principe est le même pour les particuliers. Si une personne s'enrichit financièrement, elle doit faire ses propres choix. Elle peut employer cette somme pour obtenir plus s'offrir un téléviseur 3D, où s'acheter des aliments de qualité ; elle peut supporter Médecins sans frontières ou mettre de côté. Tout un chacun a une idée sur la manière d'employer au mieux cette prospérité. Mais c'est en définitive une simple affaire de choix personnels, que ce soit au niveau de l'individu ou de la société. Et pour que ces choix soient à portée de main, la croissance est primordiale. Education, santé, défense, écologie... Tous ces sujets de société ne peuvent être traités sans croissance. Sans cette dernière, une société n'a pas les capacités d'avancer et de procéder à des choix. Ce séminaire à Dubaï est sans doute le plus intéressant auquel j'ai assisté depuis ce début d'année. Si vous en avez besoin, je vous laisse le lien vers ceux qui se sont occupés de tout organiser pour nous, et ils sont très bons : http://www.agence-seminaire.fr/seminaires-ailleurs/agence-seminaire-a-dubai/