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Bouleau Jaune
26 février 2015

Le revers de la mauvaise fiscalité

Le mois dernier, j'ai eu la chance de participer à un séminaire où le problème des tarifs douaniers a été longuement analysé. La question posée était la suivante : les macroéconomistes ont prouvé depuis beaucoup plus d'un siècle que les droits de douane représentaient une folie. On peut alors se demander pourquoi ces impositions restent si courants de nos jours. Le sujet est complexe, mais je vais essayer de vous résumer tout cela. Tout d'abord, un tarif douanier qui est appliqué à un produit particulier vise à favoriser une industrie précise. Il est très facile aux entreprises et aux dirigeants d'une branche de se réunir pour former des pressions politiques, parce qu'ils peuvent tous convenir que la question a une importance capitale pour leur réussite (à court terme du moins, et cela a son importance). Pourtant, à partir du moment où un droit de douane est exigé, son coût (qui se traduit par une montée des prix pour la clientèle) est endossé par un groupe d'individus beaucoup plus large, dont les membres ont évidemment plus de mal à s'organiser au plan politique pour protester de manière concertée. Et c'est ainsi que les politiciens satisfont davantage de petits groupes consciencieusement organisés, qui donnent de la voix pour garder l'imposition des tarifs douaniers, que le plus grand nombre. Surtout que ces lobbies sont souvent représentés dans une région où leurs votes peuvent être déterminants sur les élections futures. Oui mais alors, pourquoi cette aide gouvernementale prend-elle le plus souvent l'aspect de droits de douane plutôt que de subventions à la production ? Cela tient en premier lieu à ce que si l'industrie automobile nationale peine face aux importations de voitures japonaises, il semble plus commode de mettre en place un malus qui gênera directement le concurrent. Dans l'autre cas, l'État devrait collecter des impôts pour financer les subventions. Et on sait comme les français critiquent déjà les gouvernements français de subventionner Renault depuis des décennies ! C'est pourquoi un droit de douane est bien souvent plus commode à réaliser politiquement, non seulement parce qu'il paraît réprimer les concurrents, mais aussi parce qu'il semble élever les recettes nationales. Une subvention paraît au contraire atrophier celles-ci. Et même si nous savons qu'un tarif douanier frappe les citoyens de plein fouet (en grossissant le tarif des biens importés), l'homme politique exploite les droits de douane car ils donnent moins de difficultés politiques au gouvernement. Le problème principal tient à ce que ce protectionnisme n'incite au final pas nos entreprises à rester compétitives. Pourquoi devraient-elles l'être, alors que le gouvernement se charge de les protéger de la mondialisation et du reste du monde ? Les droits de douane contribuent au final, à moyen et long terme, à fragiliser nos industries et à rendre leur avenir incertain. Un comble, pour une procédure visant à les aider ! Allez sur le site du conférencier pour en savoir plus : http://www.organisation-de-seminaire.fr

thune

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Bouleau Jaune
  • Un bouleau jaune est un arbre - le bouleau - qui est malheureusement malade. Je suis malade de cette actualité et de ce monde qui a du mal à trouver son humanisme. Voici ma revue de l'actualité.
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